Anne Clerval, Antoine Fleury, Julien Rebotier, Serge Weber (dir.). Espace et rapports de domination. Rennes : PUR, 2015. 399 p. ISBN : 978-2-7535-3693-7.
En réponse aux multiples crises sanitaire, économique, politique et
environnementale, de nombreux décideurs ont procédé à des
arbitrages (concernant l'identification des vulnérabilités, leur priorisation, la
répartition des coûts) fondés sur une conception technoscientifique et étroite des risques, appelant à la responsabilité et la prise en charge individuelles. Les conséquences n'ont pas été les mêmes pour tous et toutes, les contraintes se surajoutant parfois aux difficultés, aux frustrations, à la souffrance. L'augmentation consécutive et attendue des inégalités a
renforcé un sentiment de vulnérabilité et d'injustice parmi les plus
précaires, démultipliant ainsi les conséquences de la crise tout en
provisionnant la prochaine. Cet épisode toujours en cours montre que
l'étude et la gestion des crises ne peut faire l'économie des rapports
sociaux de pouvoir qui participent de leur production. C'est le point de
vue des auteurs de Espace et rapports de domination, dont voici
un résumé de lecture, qui proposent de penser ensemble les rapports
sociaux conflictuels, la production des risques et les configurations
spatiales qui en découlent.
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[Cet article est une "synthèse introductive" à mon intervention dans le cadre d'une table ronde de professionnels, à l'occasion du colloque international Filmphot - Penser la photographie du film / Conceptualizing Motion Picture Photography à l'Université Rennes 2 les 18 et 19 novembre 2021. Mon intervention doit porter sur mon rapport au concept de photographie du film et son utilisation dans le cadre de ma pratique professionnelle de projectionniste.]
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Le 11 mars dernier, l'anniversaire de la catastrophe de Fukushima, survenue il y a dix ans, a rappelé à l'opinion publique l'existence d'une controverse sur les conséquences sanitaires et environnementales de l'exploitation de l'énergie nucléaire. Ce thème fort du débat public des années 1990 est aujourd'hui éclairé par de nouvelles données et analyses : la gestion de l'accident de Fukushima a suscité de nombreuses études et commentaires, tandis que les demandes toujours plus pressantes de justice des victimes des essais nucléaires français ont permis de requestionner les études officielles à la lumière d'expertises nouvelles et de documents déclassifiés.
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Dans un communiqué du 7 décembre
relayé par l'Observatoire des armements, le Stockholm
International Peace Research Institute (SIPRI) note la bonne santé
économique du secteur de l’armement, avec une augmentation de 8,5% des
ventes d'armes des 25 plus grandes entreprises mondiales entre 2018 et
2020. Un résultat atteint en grande partie grâce aux exportations. C'est
notamment le cas de Dassault Aviation, qui a connu une augmentation des
ventes de 105% sur la période. Un
rapport parlementaire rendu public fin novembre préconise de son côté le renforcement du contrôle de l'Assemblée sur
les exportations d'armes. Jean-Marc Manach
rapporte pour Next INpact le
cas particulier des "biens et technologies à double usage" civil et militaire, tels que les outils de surveillance réseau, les drones civils ou la reconnaissance faciale.
S'appuyant sur le rapport, il passe en revue les enjeux autour du
contrôle de leur commerce : difficulté du consensus international dans
le cadre de l'
Arrangement de Wassemaar, absence de contrôle de
l'utilisation finale des technologies vendues par la France, manque de
transparence des transactions... Le journaliste note enfin que les rapporteurs laissent la porte ouverte à une facilitation de ces exportations. Bien que les technologies de
surveillance ne soient pas un marché aussi important que l'armement
traditionnel, le rapport les présente comme une filière nationale stratégique. Leur commerce permettrait d'amortir le coût de leur développement, en plus de procurer d'autres avantages, comme la mise en place d'accords de renseignement et la réalisation de ventes périphériques.
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Le 24 octobre, le Honduras a permis l’entrée en vigueur dans le droit international du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires (TIAN)
en étant le cinquantième État à y apposer sa signature. Bien que non contraignant pour les principales puissances nucléaires et leurs alliés qui ne l’ont pas ratifié (comme la France ou le Japon), le TIAN
pourrait avoir un impact sur le financement du nucléaire militaire selon l’Observatoire des armements. En juin, la même source rappelait néanmoins
qu’en l’absence d’accord, l’expiration d’ici 2021 du dernier traite bilatéral
New Start de désarmement nucléaire signé entre les États-Unis d’Amérique et la Russie laissait planer un risque de réarmement, dans un contexte diplomatique tendu. Une hypothèse corroborée par l’augmentation des budgets de défense consacrés à la modernisation des arsenaux nucléaires, et
« malgré la diminution globale du nombre d’ogives nucléaires en 2019 ». C’est notamment le cas en France,
comme le montre Philippe Leymarie dans sa lecture de la Loi de programmation militaire française. Cette dernière prévoit d’allouer un huitième des 39 milliards d’euros du budget 2021 de la défense
« au renouvellement du système de dissuasion (…) - une proportion qui s’élargira a partir de 2023. »
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