S'appuyant sur une longue revue d'articles et sur l'histoire de la radio et de la télévision,
Hubert Guillaud propose pour InternetActu.net
d'imaginer des médias sociaux publics. Citant la chaîne de télévision
PBS aux États-Unis ou la radio BBC au Royaume-Uni, il montre comment des
médias publics ont été conçus
"comme une réponse à la défaillance des marchés",
alors que ces espaces médiatiques monopolisés par le secteur marchand
connaissaient dérives et scandales financiers. Contre le modèle
économique publicitaire des grands médias sociaux privés qui relègue
l'objectif de progrès social à l'arrière plan et suscite la
concentration du trafic, la centralisation des infrastructures et la
pauvreté des alternatives, l'auteur met en lumière plusieurs expériences
existantes en tant que sources d'inspiration potentielles. Du réseau
social LGBTQ
Ahwaa au Moyen-Orient qui impose l'anonymat et l'absence d'images, à la plateforme de microblogage Pol.is,
sans fonction de réponse, dont l'objectif est de mettre en valeur les
oppositions et les consensus par le vote, en passant par le forum
communautaire du Vermont Front Porch Forum où les messages sont publiés une seule fois par jour pour introduire une "granularité"
dans le flux continu des échanges, Hervé Guillaud avance des pistes
pour de nouveaux espaces publics numériques. Il évoque également la
question de la gouvernance de ces structures et le principe de
fonctionnement des réseaux fédérés du Fediverse, qui constituent une alternatives à la centralisation imposées par les groupes privés comme par certains États.
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Dans un article publié en octobre dans la revue
Loss Prevention
Bulletin, le Bureau d’Analyse des Risques et Pollutions Industriels
(BARPI)
fait état de l'augmentation de l'impact des événements climatiques
sur les installations industrielles françaises. Ainsi, le nombre
d'accidents liés aux événements naturels a plus que doublé en dix ans,
tandis que ceux liés aux fortes chaleurs a été multiplié par 8, passant
de 7 enregistrements en 2010 à 56 en 2019. Un rapport de l'ONU,
cité par Sylvain Genevois sur le blog collectif Cartographie(s) numérique(s),
alerte de son côté sur les conséquences du vieillissement des barrages
hydroélectriques. Construits majoritairement au milieu du XXème siècle,
ces installations accusent leur âge et souffrent de
“la fréquence et la
gravité croissantes des inondations”. Leur dégradation, combinée aux
modifications hydrologiques induites par le changement climatique et
l'artificialisation des cours d'eau et des sols font peser des risques
importants sur les habitants en aval. Dernier exemple en date :
la rupture d'un glacier de l'Himalaya le 7 février dernier, provoquant une crue éclair qui a détruit un barrage hydroélectrique et tué plusieurs ouvriers.
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Dans un communiqué du 7 décembre
relayé par l'Observatoire des armements, le Stockholm
International Peace Research Institute (SIPRI) note la bonne santé
économique du secteur de l’armement, avec une augmentation de 8,5% des
ventes d'armes des 25 plus grandes entreprises mondiales entre 2018 et
2020. Un résultat atteint en grande partie grâce aux exportations. C'est
notamment le cas de Dassault Aviation, qui a connu une augmentation des
ventes de 105% sur la période. Un
rapport parlementaire rendu public fin novembre préconise de son côté le renforcement du contrôle de l'Assemblée sur
les exportations d'armes. Jean-Marc Manach
rapporte pour Next INpact le
cas particulier des "biens et technologies à double usage" civil et militaire, tels que les outils de surveillance réseau, les drones civils ou la reconnaissance faciale.
S'appuyant sur le rapport, il passe en revue les enjeux autour du
contrôle de leur commerce : difficulté du consensus international dans
le cadre de l'
Arrangement de Wassemaar, absence de contrôle de
l'utilisation finale des technologies vendues par la France, manque de
transparence des transactions... Le journaliste note enfin que les rapporteurs laissent la porte ouverte à une facilitation de ces exportations. Bien que les technologies de
surveillance ne soient pas un marché aussi important que l'armement
traditionnel, le rapport les présente comme une filière nationale stratégique. Leur commerce permettrait d'amortir le coût de leur développement, en plus de procurer d'autres avantages, comme la mise en place d'accords de renseignement et la réalisation de ventes périphériques.
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Tomoya Obokata,
rapporteur spécial sur les formes contemporaines d'esclavage au Conseil
des droits de l'Homme de l'ONU,
dit craindre que la pression économique
sur les entreprises n'encourage les états libéraux à démanteler un peu
plus le droit du travail et les mécanismes de protection sociale. De
telles décisions pousseraient selon lui un nombre de personnes toujours
plus grand vers la servitude et le travail forcé, alors que l'ampleur du
chômage actuel semble déjà liée à la précarité des formes de travail
contemporaines. Un choix politique qui n'est pas une fatalité,
comme le rappelle l'Organisation Internationale du Travail (OIT), qui relève que
"[c]ertains pays ont cherché des moyens innovants pour accroître
l’espace budgétaire et permettre ainsi l’extension de la protection
sociale comme, par exemple, des taxes sur les profits réalisés sur les
ventes des entreprises de haute technologie, l’imposition unitaire des
sociétés multinationales, des taxes sur les transactions financières ou
sur les billets d’avion." L'organisation rappelle que 55% de la
population mondiale, soit plus de 4 milliards de personnes, n'ont accès à
aucune couverture sociale.
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