Entrée #19 - 13.08.21

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Classé dans : Journal Mots clés : climat, justice, migrations, médias
Un consortium de journalistes, coordonné par l'organisation non-gouvernementale Forbidden Stories avec l'appui technique d'Amnesty Tech, a révélé une liste de 50000 numéros de téléphone parmi lesquels figurent ceux de personnalités politiques, militants des droits humains et journalistes. Un nombre difficile à estimer de ces personnalités pourrait avoir été mis sur écoute par des services de renseignement à l'aide du logiciel espion Pegasus, commercialisé par l'entreprise israélienne NSO. Jean-Marc Manach rappelle que contrairement aux pratiques dévoilées par Edward Snowden en 2013 qui consistaient en l'interception massive des échanges pendant leur transit, ces écoutes reposent sur l'exploitation de failles dites zero day (non encore découvertes et réparées) sur les terminaux de cibles désignées. Cette méthode permet de contourner le chiffrement des échanges largement déployé depuis les révélations de Snowden. Si les faits sont avérés, cette nouvelle affaire constituerait une atteinte supplémentaire au travail de la société civile et des journalistes, au même titre que la multiplication des SLAPP (Strategic lawsuits against public participation) ou “procédures bâillons”, comme le signale la Revue des Médias. Ces procès à répétition sont utilisées par des lobbies et des grandes firmes à des fins d'intimidation et de pression financière sur leurs adversaires, journalistes et militants associatifs en tête. L'article égrène de nombreux cas récents, comme celui de Daphné Caruana Galizia, journaliste maltaise assassinée en 2017 alors qu'elle enquêtait sur des faits de corruption et poursuivie dans quarante-sept affaires au moment de sa mort. En France, la REM rapporte la prédilection des filiales du groupe Bolloré pour les SLAPP, ou encore les cas des journalistes Inès Léraud et Morgan Large, qui enquêtent depuis de nombreuses années sur le secteur de l'agroalimentaire en Bretagne et sont de ce fait les cibles de procès et malveillances à répétition.

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Entrée #16 - 26.04.21

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Classé dans : Journal Mots clés : justice, technique, réseaux, guerre
Suite à la triple fusillade d'Atlanta le 16 mars dernier, dont six victimes sur huit étaient des femmes d'origine asiatique, de nombreuses manifestations ont eu lieu, durant plusieurs semaines, pour dénoncer la multiplication des discriminations et crimes de haines qui visent la communauté asiatique depuis le début de la pandémie. Adrien Toffolet, citant pour France Inter une élue démocrate, relève que l'utilisation banalisée d'une rhétorique raciste par le camp républicain dans sa bataille politique et économique contre la Chine avait nourri un climat anti-asiatique latent. A la même période, au Kazakhstan, les manifestations se sont multipliées pour dénonçer les investissements chinois dans le pays mais aussi la persécution présumée de musulmans kazakhs turcophones au Xinjiang.

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Notes sur la pollution radioactive

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Classé dans : Notes Mots clés : énergie, nucléaire, recherche, justice
Le 11 mars dernier, l'anniversaire de la catastrophe de Fukushima, survenue il y a dix ans, a rappelé à l'opinion publique l'existence d'une controverse sur les conséquences sanitaires et environnementales de l'exploitation de l'énergie nucléaire. Ce thème fort du débat public des années 1990 est aujourd'hui éclairé par de nouvelles données et analyses : la gestion de l'accident de Fukushima a suscité de nombreuses études et commentaires, tandis que les demandes toujours plus pressantes de justice des victimes des essais nucléaires français ont permis de requestionner les études officielles à la lumière d'expertises nouvelles et de documents déclassifiés.

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Entrée #15 - 27.03.21

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Classé dans : Journal Mots clés : justice, éducation, réseaux
L'Etat d'urgence, mis en place en France en 2015 suite à des actes de terrorisme puis reconduit en raison de l'épidémie de Covid-19, a servi de prétexte à une numérisation à marche forcée de pans entiers de la société, et en particulier à la généralisation de moyens de surveillance automatisés. Telle est l'observation faite par Hubert Guillaud dans un article publié à la mi-mars, où l'auteur alerte sur les conséquences de cette dynamique : dissolution des collectifs et de la démocratie, dérives de l'État de droit qui tend à sanctionner les intentions, les comportements et les signaux plus que les actes et développement d'une "société de la vigilance", selon l'expression de la chercheuse Vanessa Codaccioni. Face à ces menaces, le projet collectif Technopolice, coordonné par la Quadrature du Net, propose d'utiliser la cartographie collaborative pour "documenter et (...) résister aux déploiements de nouvelles technologies policières." Une initiative comparable à l'Atlas of surveillance mis en œuvre par l'Electronic Frontier Fondation (EFF), qui montre la généralisation de la surveillance automatique aux États-Unis, en particulier sur les campus universitaires. Mais la cartographie collaborative peut également servir des desseins opposés, comme le signale le blog Cartographie(s) numérique(s) à propos de l'initiative Dorozoku au Japon, qui propose de cartographier les rues bruyantes. Le projet a ainsi pris la forme d'un moyen de dénonciation à l'encontre des enfants bruyants et des utilisations ludiques des espaces publics. Une auto-surveillance de la population qui rappelle l'initiative "Voisins vigilants" en France, tournée en dérision par Geoffrey Dorne et sa proposition de visuels "Voisins Bienveillants" sur son blog Graphisme & Interactivité. Le même blog Cartographie(s) numérique(s) faisait état deux jours plus tard de l'influence grandissante des multinationales du numérique sur les outils libres comme OpenStreetMap, dans lesquels elles investissent de plus en plus et dont elles tirent bénéfice des données, dégradant de ce fait leur portée émancipatrice.

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Entrée #013 - 29.12.20

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Classé dans : Journal Mots clés : recherche, guerre, propriété, justice, réseaux
Dans un communiqué du 7 décembre relayé par l'Observatoire des armements, le Stockholm International Peace Research Institute (SIPRI) note la bonne santé économique du secteur de l’armement, avec une augmentation de 8,5% des ventes d'armes des 25 plus grandes entreprises mondiales entre 2018 et 2020. Un résultat atteint en grande partie grâce aux exportations. C'est notamment le cas de Dassault Aviation, qui a connu une augmentation des ventes de 105% sur la période. Un rapport parlementaire rendu public fin novembre préconise de son côté le renforcement du contrôle de l'Assemblée sur les exportations d'armes. Jean-Marc Manach rapporte pour Next INpact le cas particulier des "biens et technologies à double usage" civil et militaire, tels que les outils de surveillance réseau, les drones civils ou la reconnaissance faciale. S'appuyant sur le rapport, il passe en revue les enjeux autour du contrôle de leur commerce : difficulté du consensus international dans le cadre de l'Arrangement de Wassemaar, absence de contrôle de l'utilisation finale des technologies vendues par la France, manque de transparence des transactions...  Le journaliste note enfin que les rapporteurs laissent la porte ouverte à une facilitation de ces exportations. Bien que les technologies de surveillance ne soient pas un marché aussi important que l'armement traditionnel, le rapport les présente comme une filière nationale stratégique. Leur commerce permettrait d'amortir le coût de leur développement, en plus de procurer d'autres avantages, comme la mise en place d'accords de renseignement et la réalisation de ventes périphériques.

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