Un temps éclipsé par l'arrivée de la photographie numérique, l'appareil photographique instantané inventé par la firme Polaroid à la fin des années 1940 connaît aujourd’hui un regain d'intérêt, porté par une vague de nostalgie et de fétichisme liée aux emblèmes culturels des années 1970-80. Sa rapidité de tirage et sa simplicité d'utilisation expliquent son succès initial chez les photographes amateurs, mais parfois aussi chez les photographes professionnels comme appareil d'appoint
1. Le Polaroid utilise un film spécial contenant la chimie nécessaire au développement et au tirage photographique, après exposition du support lors de la prise de vue, qui repose sur un système optique optimisé et très élaboré. Le développement de l'électronique grand public et de plateformes de prototypage a permis l'apparition de projets basés sur des technologies numériques qui imitent le fonctionnement des appareils photographiques instantanés, du
plus simple au
plus élaboré. Le PolaroHeat en est une version intermédiaire.
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Un consortium de journalistes, coordonné par l'
organisation non-gouvernementale Forbidden Stories avec l'appui technique d'
Amnesty Tech,
a révélé une liste de 50000 numéros de téléphone parmi lesquels figurent ceux de personnalités politiques, militants des droits humains
et journalistes. Un nombre difficile à estimer de ces personnalités pourrait
avoir été mis sur écoute par des services de renseignement à l'aide du
logiciel espion Pegasus, commercialisé par l'entreprise israélienne NSO.
Jean-Marc Manach rappelle que contrairement aux pratiques
dévoilées par Edward Snowden en 2013 qui consistaient en l'interception massive des
échanges pendant leur transit, ces écoutes reposent sur l'exploitation de failles dites
zero day
(non encore découvertes et réparées) sur les terminaux de cibles
désignées. Cette méthode permet de contourner le chiffrement des
échanges largement déployé depuis les révélations de Snowden. Si les
faits sont avérés, cette nouvelle affaire constituerait une atteinte
supplémentaire au travail de la société civile et des journalistes, au
même titre que la multiplication des SLAPP (
Strategic lawsuits against public participation)
ou “procédures bâillons”,
comme le signale la Revue des Médias. Ces
procès à répétition sont utilisées par des lobbies et des grandes firmes à des
fins d'intimidation et de pression financière sur leurs adversaires,
journalistes et militants associatifs en tête. L'article égrène de
nombreux cas récents, comme celui de Daphné Caruana Galizia, journaliste
maltaise assassinée en 2017 alors qu'elle enquêtait sur des faits de
corruption et poursuivie dans quarante-sept affaires au moment de sa
mort. En France, la REM rapporte la prédilection des filiales du groupe
Bolloré pour les SLAPP, ou encore les cas des journalistes Inès Léraud et
Morgan Large, qui enquêtent depuis de nombreuses années sur le secteur
de l'agroalimentaire en Bretagne et sont de ce fait les cibles de procès
et malveillances à répétition.
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Le 3 juin dernier, une panne des numéros d'urgence chez l'opérateur Orange
a touché de nombreuses régions en France. L'ingénieur en télécommunications Hervé Debar
explique dans The Conversation
que les communications d'urgence reposent à la fois sur le réseau
téléphonique commuté (RTC), l'infrastructure historique basée sur des
connexions cuivre actuellement en cours d'abandon, et sur la voix sur IP
(VoIP), réseau basé sur la fibre optique et les technologies de
l'internet. Lors d'un appel, du matériel et des logiciels propres aux
deux technologies, dont l'interopérabilité doit être garantie, sont
ainsi mobilisées, afin d'interpréter le numéro court et le convertir,
localiser l'appel, le transférer au centre d'urgence le plus proche et
l'acheminer sur l'un ou l'autre des réseaux. Si l'ingénieur pointe la
complexité d'une telle infrastructure et avance l'hypothèse d'une panne
logicielle pour expliquer son ampleur, la Confédération Générale du
Travail des activités postales et de télécommunications (FAPT-CGT)
y voit de son côté
la conséquence prévisible du
“sous-investissement chronique dans les
réseaux et notamment le réseau RTC”, très coûteux à entretenir, d'
“[u]ne
politique de l’emploi mortifère et des pertes de savoir-faire”,
“[d]es
économies et des exigences de délais qui interdisent de tester en amont
ces évolutions” et du
“transfert massif d’activités vers les
constructeurs et vers la sous-traitance offshore”.
Trois jours plus tard,
ce sont les locaux d'Orange Centrafrique qui sont partis en fumée,
privant les abonnés de téléphone et d'internet pour une durée
indéterminée.
Lire la suite de Entrée #18 - 24.06.21
L'intégration d'une caméra dans un nichoir pour petits passereaux, qui est le projet à l'origine de l'ESPion, impose plusieurs contraintes importantes. Contrainte d'espace d'abord : le circuit électronique et la caméra doivent tenir dans un nichoir d'environ 14x14x25cm, sans gêner l'entrée des oiseaux. En outre, la caméra doit être fixée à une distance suffisante du fond du nichoir pour avoir un cadre d'image assez large et pouvoir faire le point. La deuxième contrainte concerne l'alimentation électrique : le nichoir étant fixé à l'extérieur, dans un arbre et à bonne hauteur (2 à 2,5 mètres), le circuit ne doit pas dépendre d'une prise secteur et doit pouvoir fonctionner sur accumulateur. Le circuit électronique doit également être protégé des contraintes environnementales liées à son utilisation extérieure : la conception doit garantir l'étanchéité à l'eau et à la poussière et le maintien d'une température de fonctionnement acceptable. Autre conséquence de ce contexte d'utilisation, un raccordement au réseau internet pour récupérer le flux vidéo de la caméra n'est pas possible sans le déploiement d'une infrastructure importante ; la caméra doit dans ce cas disposer d'un stockage de données local et/ou d'une connectivité sans fil. Enfin, la caméra fonctionnant dans la quasi-obscurité du nichoir, elle doit pouvoir capter suffisamment d'informations pour que le projet présente un intérêt, ce qui implique qu'elle puisse capturer des images infrarouges et disposer d'un éclairage du même type (un éclairage en lumière visible étant exclu pour ne pas déranger les oiseaux). Si plusieurs solutions commerciales clé-en-main existent (à des prix prohibitifs), aucune d'entre elles ne répond à toutes les contraintes énumérées plus haut. L'objectif est donc de proposer une solution dans un budget contenu, moyennant quelques concessions.
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S'appuyant sur une longue revue d'articles et sur l'histoire de la radio et de la télévision,
Hubert Guillaud propose pour InternetActu.net
d'imaginer des médias sociaux publics. Citant la chaîne de télévision
PBS aux États-Unis ou la radio BBC au Royaume-Uni, il montre comment des
médias publics ont été conçus
"comme une réponse à la défaillance des marchés",
alors que ces espaces médiatiques monopolisés par le secteur marchand
connaissaient dérives et scandales financiers. Contre le modèle
économique publicitaire des grands médias sociaux privés qui relègue
l'objectif de progrès social à l'arrière plan et suscite la
concentration du trafic, la centralisation des infrastructures et la
pauvreté des alternatives, l'auteur met en lumière plusieurs expériences
existantes en tant que sources d'inspiration potentielles. Du réseau
social LGBTQ
Ahwaa au Moyen-Orient qui impose l'anonymat et l'absence d'images, à la plateforme de microblogage Pol.is,
sans fonction de réponse, dont l'objectif est de mettre en valeur les
oppositions et les consensus par le vote, en passant par le forum
communautaire du Vermont Front Porch Forum où les messages sont publiés une seule fois par jour pour introduire une "granularité"
dans le flux continu des échanges, Hervé Guillaud avance des pistes
pour de nouveaux espaces publics numériques. Il évoque également la
question de la gouvernance de ces structures et le principe de
fonctionnement des réseaux fédérés du Fediverse, qui constituent une alternatives à la centralisation imposées par les groupes privés comme par certains États.
Lire la suite de Entrée #17 - 28.05.21