Entrée #002 - 16.12.19
Rédigé par roi_matou
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L'emprise combinée de conglomérats géants et d'États sécuritaires sur l'Internet, telle que décrite par Evgeny Morozov, rend de plus en plus crédible l'hypothèse d'un éclatement du réseau mondial en une multitude de réseaux captifs, surveillés et censurés, selon le secrétaire général de l'ONU
Antonio Guterres, qui s'exprimait le 25 novembre en ouverture du Forum
des Nations Unies pour la gouvernance de l'Internet. À cette occasion,
Tim Berners-Lee, un des principaux inventeurs du World Wide Web, a présenté un "Contrat pour le Web"
invitant entreprises, États et société civile à promouvoir un réseau
vertueux et accessible au plus grand nombre, en s'engageant notamment
contre la censure, les atteintes à la vie privée ou la haine en ligne.
Conçu en collaboration avec des multinationales déjà condamnées par le
passé pour ces mêmes faits, cet appel a suscité de vives critiques, comme
celle d'Olivier Ertzscheid, qui répond qu'"on ne sauvera pas le Web en dînant avec ses assassins".
Il réaffirme la nécessité de créer un index indépendant des grandes
plateformes numériques, de rendre publique l'architecture des
infrastructures algorithmiques de ces dernières, et de créer des outils
de régulation contraignants.
Le même jour, l'Internet européen a cessé de grandir, le stock d'adresses IPv4 ayant été épuisé.
En attendant le passage à l'IPv6 entamé dès les années 2000, le réseau
pourrait devenir plus inégalitaire, avec des offres d'hébergement
différenciées en termes de tarifs et d'accessibilité et une flambée des
prix de l'IPv4 sur le marché secondaire. Le partage d'IPv4 mis
en place par certains FAI pour pallier la pénurie pourrait dégrader
certains usages, comme le P2P, le jeu en réseau ou le partage distant,
d'autant plus que le nombre d'utilisateurs partageant la même IP sera
grand.