S'appuyant sur une longue revue d'articles et sur l'histoire de la radio et de la télévision,
Hubert Guillaud propose pour InternetActu.net
d'imaginer des médias sociaux publics. Citant la chaîne de télévision
PBS aux États-Unis ou la radio BBC au Royaume-Uni, il montre comment des
médias publics ont été conçus
"comme une réponse à la défaillance des marchés",
alors que ces espaces médiatiques monopolisés par le secteur marchand
connaissaient dérives et scandales financiers. Contre le modèle
économique publicitaire des grands médias sociaux privés qui relègue
l'objectif de progrès social à l'arrière plan et suscite la
concentration du trafic, la centralisation des infrastructures et la
pauvreté des alternatives, l'auteur met en lumière plusieurs expériences
existantes en tant que sources d'inspiration potentielles. Du réseau
social LGBTQ
Ahwaa au Moyen-Orient qui impose l'anonymat et l'absence d'images, à la plateforme de microblogage Pol.is,
sans fonction de réponse, dont l'objectif est de mettre en valeur les
oppositions et les consensus par le vote, en passant par le forum
communautaire du Vermont Front Porch Forum où les messages sont publiés une seule fois par jour pour introduire une "granularité"
dans le flux continu des échanges, Hervé Guillaud avance des pistes
pour de nouveaux espaces publics numériques. Il évoque également la
question de la gouvernance de ces structures et le principe de
fonctionnement des réseaux fédérés du Fediverse, qui constituent une alternatives à la centralisation imposées par les groupes privés comme par certains États.
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Le 11 mars dernier, l'anniversaire de la catastrophe de Fukushima, survenue il y a dix ans, a rappelé à l'opinion publique l'existence d'une controverse sur les conséquences sanitaires et environnementales de l'exploitation de l'énergie nucléaire. Ce thème fort du débat public des années 1990 est aujourd'hui éclairé par de nouvelles données et analyses : la gestion de l'accident de Fukushima a suscité de nombreuses études et commentaires, tandis que les demandes toujours plus pressantes de justice des victimes des essais nucléaires français ont permis de requestionner les études officielles à la lumière d'expertises nouvelles et de documents déclassifiés.
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L'Etat d'urgence, mis en place en France en 2015 suite à des actes de terrorisme puis reconduit en raison de l'épidémie de Covid-19, a servi de prétexte à une numérisation à marche forcée de pans entiers de la société, et en particulier à la généralisation de moyens de surveillance automatisés. Telle est l'observation faite par Hubert Guillaud
dans un article publié à la mi-mars, où l'auteur alerte sur les conséquences de cette dynamique : dissolution des collectifs et de la démocratie, dérives de l'État de droit qui tend à sanctionner les intentions, les comportements et les signaux plus que les actes et développement d'une
"société de la vigilance", selon l'expression de la chercheuse Vanessa Codaccioni. Face à ces menaces,
le projet collectif Technopolice, coordonné par la Quadrature du Net, propose d'utiliser la cartographie collaborative pour
"documenter et (...) résister aux déploiements de nouvelles technologies policières." Une initiative comparable à l'Atlas of surveillance mis en œuvre par l'Electronic Frontier Fondation (EFF), qui montre la généralisation de la surveillance automatique aux États-Unis, en particulier sur les campus universitaires. Mais la cartographie collaborative peut également servir des desseins opposés, comme le signale le blog Cartographie(s) numérique(s) à propos de l'initiative Dorozoku au Japon, qui propose de cartographier les rues bruyantes. Le projet a ainsi pris la forme d'un moyen de dénonciation à l'encontre des enfants bruyants et des utilisations ludiques des espaces publics. Une auto-surveillance de la population qui rappelle l'initiative "Voisins vigilants" en France, tournée en dérision par Geoffrey Dorne et sa proposition de visuels
"Voisins Bienveillants" sur son blog Graphisme & Interactivité. Le même blog Cartographie(s) numérique(s)
faisait état deux jours plus tard de l'influence
grandissante des multinationales du numérique sur les outils libres comme OpenStreetMap, dans lesquels elles investissent de plus
en plus et dont elles tirent bénéfice des données, dégradant de ce fait leur portée émancipatrice.
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Dans un article publié en octobre dans la revue
Loss Prevention
Bulletin, le Bureau d’Analyse des Risques et Pollutions Industriels
(BARPI)
fait état de l'augmentation de l'impact des événements climatiques
sur les installations industrielles françaises. Ainsi, le nombre
d'accidents liés aux événements naturels a plus que doublé en dix ans,
tandis que ceux liés aux fortes chaleurs a été multiplié par 8, passant
de 7 enregistrements en 2010 à 56 en 2019. Un rapport de l'ONU,
cité par Sylvain Genevois sur le blog collectif Cartographie(s) numérique(s),
alerte de son côté sur les conséquences du vieillissement des barrages
hydroélectriques. Construits majoritairement au milieu du XXème siècle,
ces installations accusent leur âge et souffrent de
“la fréquence et la
gravité croissantes des inondations”. Leur dégradation, combinée aux
modifications hydrologiques induites par le changement climatique et
l'artificialisation des cours d'eau et des sols font peser des risques
importants sur les habitants en aval. Dernier exemple en date :
la rupture d'un glacier de l'Himalaya le 7 février dernier, provoquant une crue éclair qui a détruit un barrage hydroélectrique et tué plusieurs ouvriers.
Lire la suite de Entrée #14 - 18.02.21