Entrée #18 - 24.06.21
Rédigé par falx
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Le 3 juin dernier, une panne des numéros d'urgence chez l'opérateur Orange a touché de nombreuses régions en France. L'ingénieur en télécommunications Hervé Debar explique dans The Conversation
que les communications d'urgence reposent à la fois sur le réseau
téléphonique commuté (RTC), l'infrastructure historique basée sur des
connexions cuivre actuellement en cours d'abandon, et sur la voix sur IP
(VoIP), réseau basé sur la fibre optique et les technologies de
l'internet. Lors d'un appel, du matériel et des logiciels propres aux
deux technologies, dont l'interopérabilité doit être garantie, sont
ainsi mobilisées, afin d'interpréter le numéro court et le convertir,
localiser l'appel, le transférer au centre d'urgence le plus proche et
l'acheminer sur l'un ou l'autre des réseaux. Si l'ingénieur pointe la
complexité d'une telle infrastructure et avance l'hypothèse d'une panne
logicielle pour expliquer son ampleur, la Confédération Générale du
Travail des activités postales et de télécommunications (FAPT-CGT) y voit de son côté
la conséquence prévisible du “sous-investissement chronique dans les
réseaux et notamment le réseau RTC”, très coûteux à entretenir, d'“[u]ne
politique de l’emploi mortifère et des pertes de savoir-faire”, “[d]es
économies et des exigences de délais qui interdisent de tester en amont
ces évolutions” et du “transfert massif d’activités vers les
constructeurs et vers la sous-traitance offshore”. Trois jours plus tard,
ce sont les locaux d'Orange Centrafrique qui sont partis en fumée,
privant les abonnés de téléphone et d'internet pour une durée
indéterminée.